Chères sœurs, Chers frères en Christ,
Nous sommes en pleine période du Grand Carême. Ce temps de l’année, plus que tout autre, nous incite à nous interroger sur le sens profond et le but ultime de notre vie sur terre. Pendant quarante jours nous allons volontairement nous priver de certains aliments ce qui nous rappelle les mêmes quarante jours que le Christ passa dans le désert résistant à toutes les tentations du Malin. Par cela, le Christ nous montre qu’en dépit de la nature humaine qu’il a entièrement assumée tout au long de sa vie terrestre, un tel exploit est aussi accessible à chacun d’entre nous.
Cette période est particulièrement propice pour que nous devenions plus attentifs à notre vie intérieure et au rôle de notre âme dans son cheminement vers la vie éternelle. Tous les efforts physiques et spirituels que nous faisons durant le Grand Carême ont pour but de réanimer la grâce baptismale qui est en nous et que nous oublions trop souvent.
Le Grand Canon pénitentiel de Saint André de Crète est lu durant la première semaine du Grand Carême, tant sa force spirituelle est amenée à nous inspirer, voire à transformer notre vie de manière à plaire à Dieu. Illustré par de nombreux exemples à caractère allégorique puisés dans les Saintes Écritures, il relate une grande chronique de l’âme de l’humanité où les êtres vont successivement chuter puis, se relever devant la face de Dieu, et encore et toujours rechuter dans le péché pour enfin se repentir. Il n’y a pas d’homme, pas de pécheur qui ne puisse se reconnaître dans le Grand Canon. Chaque chrétien orthodoxe peut y voir sa propre confession intime qui l’aidera à éviter de sombrer dans le désespoir en sollicitant la miséricorde de Dieu pour Lui offrir d’authentiques larmes de repentir et des œuvres salvatrices de conversion avant la fin de ses jours.
Le Grand Carême est aussi une période pendant laquelle la prière pour les défunts, connus ou inconnus de nous, occupe une place particulière. Durant cette période de pénitence nous pensons à tous ceux qui se sont endormis dans le Seigneur. Chaque jour du Carême, du lundi au vendredi après les vêpres l’ordo liturgique prévoit une « Litie », court office pour les défunts. La prière pour les défunts est aussi le thème du 2e, 3e et 4e samedi du Carême.
La mort physique ne peut défaire les liens de l’amour qui nous unissent aux défunts pour lesquels nous perpétuons notre communion par le biais de la prière solidaire surtout lors de la célébration de la Divine Liturgie.
Dans la vie d’outre-tombe, le défunt ne peut rien pour son salut car il ne peut effacer les péchés qu’il a commis ici-bas, mais il compte sur le soutien des prières offertes par ses proches. Nous croyons que l’amour que porte le défunt à Dieu peut ainsi continuer de grandir alors que nous lui manifestons sans relâche notre amour mutuellement et solidairement.
La prière pour les défunts est un devoir de chaque chrétien. Cette prière rapproche les vivants et les morts, elle unit toute l’Église, visible et invisible, en un seul corps toujours vivant de notre Seigneur Jésus Christ. Nous demandons à Dieu le privilège de nous unir à Son amour pour le défunt au moyen de nos prières. Car vivants ou morts, nous sommes tous membres de la même famille, nous formons tous le corps du Christ. « Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants ; car pour Lui tous sont vivants » (Luc 20:38).
Durant toute l’année, notre Église prie d’elle-même sans interruption pour tous nos ancêtres : durant l’Office de minuit : tropaires et prières pour les défunts, leur mémoire est évoquée lors de la Litanie finale, aux Complies, aux Matines et aux Vêpres, lors de la Litanie dite « ardente » et au cours de la Divine Liturgie durant la Proscomidie, la Litanie après l’Évangile et après la sanctification des Saints Dons au moment de l’hymne : « Il est digne en vérité… ».
Durant l’année liturgique, six samedis ont été établis pour commémorer nos défunts, dont tout près de nous, les dates des 9 et 30 mars de cette année. Ainsi, lors de notre prochaine liturgie nous prierons pour tous les défunts et plus particulièrement pour vos défunts. Par votre offrande qui consiste à remettre vos prosphores et à inscrire les noms de vos défunts sur les diptyques, leur mémoire sera honorée durant la Divine Liturgie. Les parcelles extraites des prosphores à la mémoire des âmes des défunts au cours de la Divine Proscomidie, sont plongées dans le Sang Vivifiant du Christ, alors que le prêtre prononce : « Lave, Seigneur, par Ton sang précieux et les prières de Tes saints, les péchés de ceux dont il est fait ici mémoire ».
L’âme n’est immortelle qu’en participant à la Divinité, lorsqu’elle est unie au Seigneur par la foi, les œuvres de bien, la grâce du saint baptême et la participation aux saints sacrements. La mort n’est pas le néant, car le Seigneur n’a rien créé pour le néant ; Il a tout fait pour la vie éternelle. L’Église nous enseigne comment nous pouvons parvenir à obtenir par la prière, le jeûne et le repentir le salut éternel dans son royaume céleste.
Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous.
Nous vous rappelons l’horaire de célébrations de nos prochains offices :
Vendredi 29 mars 2024 à 18 hres – Vêpres
Samedi 30 mars 2024 à 10 hres. – Divine Liturgie
À l’issue de la liturgie, nous nous réunirons comme d’habitude dans la salle Gilet située derrière le Bureau de Poste de Vaux-sur-Mer, autour d’agapes si possible « carémiques » (respectant les règles du carême) où chacun est invité à apporter nourriture et boisson à partager avec les personnes présentes.
Un court résumé de l’Assemblée générale annuelle de notre association vous sera présenté surtout en ce qui a trait aux célébrations prévues aux prochaines liturgies, à l’adhésion officielle des membres et du calendrier 2024-2025.
Vous pouvez consulter notre site pour retrouver un complément d’information : http://orthodoxie-royan.fr
Bien entendu, si vous avez des questions ou des suggestions, n’hésitez pas à nous les communiquer.
Au grand plaisir de vous lire, de vous entendre et de vous revoir.
Bonne continuation de carême.
Venez fidèles, défendus par la force du jeûne / repoussons tous les mensonges de l'ennemi / Ne nous laissons pas attirer par les plaisirs des passions / ni effrayer par le feu des tentations / le Christ qui aime l'homme nous donnera la couronne de patience / Confiés en Lui, prions-Le, adorons-Le // demandons la paix, et pour nos âmes le grand amour.
Jeûnons du jeûne que reçoit et qu'aime le Seigneur / le vrai jeûne est le rejet du mal / la tempérance de la langue, l'abstention de la colère / l'éloignement des désirs, de la médisance, du mensonge, du parjure // Rompre avec ces choses est le vrai jeûne que reçoit Dieu.
Kondakion, ton 8 :
Fais reposer avec les saints, / ô Christ, l’âme de tes serviteurs, / là où il n’y a ni douleur, ni tristesse, ni gémissement, // mais la vie éternelle.
Prière :
Dieu des esprits et de toute chair, Toi qui as terrassé la mort, anéanti le Diable et donné la vie au monde qui est tien, Toi-même Seigneur, accorde le repos aux âmes de tes serviteurs défunts dans un lieu de lumière, un lieu de verdure, un lieu de fraîcheur, où il n’y a ni douleur, ni tristesse, ni gémissement. Pardonne-leur tout péché commis en parole, en acte ou en pensée, Toi qui es un Dieu bon et ami des hommes, car il n’est point d’homme qui vive et ne pèche pas. Toi seul, Tu es étranger au péché, ta justice est justice pour les siècles et ta parole est vérité, car Tu es la résurrection, la vie et le repos de tes serviteurs défunts, ô Christ notre Dieu, et nous Te rendons gloire, ainsi qu’à ton Père éternel et à ton très saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles.